Est-ce que ça va entrer dans l’histoire de l’art ?

"Project for a door" de Anthea Hamilton (Photo par Carl Court/Getty Images)
« Project for a door » de Anthea Hamilton (Photo par Carl Court/Getty Images)



« Ça », c’est une œuvre d’art contemporain actuellement exposée à la Tate Britain de Londres et en lice pour le prestigieux prix Turner. Elle est signée par une artiste britannique, Anthea Hamilton.

Vous pensez que c’est une pure provocation ou du « foutage de gueule » ?

Pas du tout : d’abord, je crois que des artistes qui se foutent de la gueule du public, ça n’existe pas. Les artistes ont souvent une conscience aigüe du rapport qu’ils veulent créer entre leur œuvre et le public. Pour beaucoup d’entre eux, aujourd’hui, ce rapport est même précisément ce qu’ils appelleraient « l’œuvre », par-delà l’objet produit. Quant à la provocation, l’artiste peut fort bien l’assumer si tant est qu’on ne lui accole pas nécessairement le terme de « gratuite ». En art, une provocation est rarement gratuite. Elle cherche à produire quelque chose.

Non, le problème, c’est comment relier ça à un tableau de Léonard de Vinci. Ou à un Boli, fétiche africain chez les Bambara. Quels liens tisser entre ces oeuvres, ces pratiques et ces sociétés si différentes dans le temps et dans l’espace géographique ?


Boli, Brooklyn Museum
Boli, Brooklyn Museum



Comment parvenir à une définition de l’art dont le sens puisse évoluer en même temps que les sociétés humaines évoluent ? Où est l’art aujourd’hui ?

J’ai envie de raconter l’histoire de l’art. Disons, certains moments de l’histoire de l’art. Et de les relier à l’histoire tout court, à des conceptions du monde, à des inventions scientifiques. Et surtout, à l’art d’aujourd’hui. Alors, j’ai construit un cycle de 5 cours intitulé « Une autre histoire de l’art ». J’ai envie qu’on réfléchisse ensemble sur ce qu’est l’art, son sens, son pouvoir et sa valeur.

Ça débute le 19 novembre avec « Les origines de l’art » et c’est à la Galerie Binôme.

Toutes les infos sont ici : Une autre histoire de l’art