C’est sûr : les scénaristes de BD aiment la photo. Surtout quand le photographe est un personnage aussi hors du commun que Weegee : un héros tout trouvé pour une biographie signée Wauter Mannaert (dessin) et Max de Radiguès (scénario).
Weegee (de son vrai nom Arthur Fellig) : l’archétype du chasseur de scoop insomniaque, imper et cigare perpétuellement vissé aux lèvres. Toujours le premier sur les lieux du crime (la radio de sa voiture est branchée sur les fréquences de la police). Son bureau ? Le coffre de la voiture ! Sa chambre noire ? Toujours, le coffre ! Et pour faire le noir, il s’enfouit sous son imper et manipule à tâtons les cuves de développement.
Ambiance très réussie pour cette BD : plongée dans le New-York des années 30, celui des films noirs et des quartiers populaires. Tout un imaginaire… Weegee déshabille la ville pour en montrer les dessous (Naked City, c’est le titre mythique son chef d’oeuvre). Ambitieux, mégalo, peu embarrassé par l’éthique : il n’hésite pas à déplacer un cadavre pour obtenir une meilleure photo, ou à projeter une clocharde au-devant de people afin de créer un cliché de toutes pièces.
Vous allez adorer Weegee (et c’est absolument ce qu’il voulait) : du début à la fin, le dessin relâché (mais néammoins précis) de Wauter Mannert swingue comme le jazz de ces années-là. Mené à un rythme endiablé, l’album se dévore.
Allez hop, on termine par une petite colle. Quel(le) photographe (autre que Weegee) est citée dans la case du bas de la page 59 ?