Arles va vous avaler tout cru si vous ne lisez pas le meilleur d’avant-le-début des rencontres d’Arles, avec le micro qui se tend vers l’équipe de Viens Voir.
On commence avec Silvy
Arles approchant à grands pas, il est temps de faire mon stock d’anti-moustiques et de préparer la liste de mes incontournables. Je vous fais l’économie de recopier les descriptifs d’exposition que vous pourrez lire sur l’application des Rencontres d’Arles.
Cette année j’entamerai donc ma semaine arlésienne par The Anonymous Project, The House à la Maison des peintres. Je me réjouis de plonger dans des histoires et des vies anonymes, le tout en couleurs Kodachrome.
Parce qu’Arles offre toujours un avant goût de vacances et parce que je collectionne les cartes postales depuis mon enfance, j’irai parcourir le monde dans un rectangle en papier au musée départementale Arles antique, où sera organisée l’exposition Cartes postales – Nouvelles d’un monde rêvé.
Nous nous croiserons certainement au Ground Control ou je vous propose de découvrir le projet « The Skeptics, Relics of Technological Goddess » et le regard décalé et plein d’humour de David de Beyter.
Enfin, groupie assumée de la photographe Susan Meiselas, je ne manquerai pour rien au monde l’exposition collective des travaux de cette dernière, aux côtés de ceux d’Eve Arnold et d’Abigail Heyman à l’Espace Van Gogh.
PS :
Ecrire cette liste, c’est comme faire une valise : on met d’abord les essentiels et puis on fait en sorte de trouver le moindre recoin d’espace pour ajouter tous les autres indispensables. Alors voici une liste non limitative de mes autres indispensables : Stacy Kranitz et de Kurt Tong (au Ground Control) et Lei Lei (aux Forges), sans oublier l’exposition « La zone aux portes de Paris » (espace Croisière).
Oleñka dixit :
Nous y sommes !
L’année marque son équinoxe lorsque nous dépoussiérons le chapeau de paille, achetons les bracelets anti-moustiques, et nous précipitons vers le train qui nous conduit aux Rencontres d’Arles… Cette année, entre autres bagatelles, j’étudierai et vous raconterai aussi dans quelle mesure les Rencontres sont adaptées aux bébés : y aura-t-il une table pour changer les couches ? Des espaces pour s’asseoir et nourrir les plus petits ? Etc…
Bruno
Deux expositions du In me font particulièrement saliver puisqu’elles traitent de deux sujets qui me passionnent.
D’abord celle intitulée Photo / Brut, collection Bruno Decharme & Compagnie.
On voit que les commissaires ont ici pris soin de ne prendre l’expression « photo brute » qu’avec des guillemets ou des pincettes. J’ai écrit à de multiples reprises sur ce thème (sur OAI13 pour commencer,ici et
ici, dans le catalogue BRUT NOW, l’art brut au temps des technologies, de la séminale exposition orchestrée par Christian Berst à Belfort en 2016, enfin sur Viens Voir).
La problématique de cette fameuse photo brute me semble toujours la même : plutôt que de trancher quant à savoir si le médium est prêt ou pas à recevoir l’appellation contrôlée, il est plus intéressant de se pencher sur ces oeuvres dites brutes utilisant la photographie (laquelle, ne l’oublions pas, est protéiforme). Et d’explorer alors le champ artistique esquissé par ces oeuvres. Ce faisant, il s’avèrera que ce champ ne s’articule pas, comme celui des arts plastiques, parallèlement au champ officiel, mais dresse une constellation d’étoiles plus ou moins brillantes à la marge du soleil qu’est la photographie des artistes identifiés et reconnus. Avec, bien sûr, le risque de s’apercevoir un jour qu’une étoile, qu’on croyait de petite taille parce que vue de très loin, peut se révéler plus grosse que le soleil.
Nous irons donc observer les étoiles. à la Mécanique Générale.
Je me demande parfois si le public des Rencontres ne passe pas à côté de la richesse historique de l’Arles antique. L’exposition « Cartes postales, nouvelles d’un monde rêvé » sera l’occasion de pallier à ce manque puisqu’elle se tient au Musée départemental de L’Arles antique. Le visiteur sensible à l’histoire des formes se délectera de la collection de sarcophages romains, de la pièce unique qu’est le chaland retrouvé dans le Rhône, et de la magnifique mosaïque d’Aion. Il n’y a pas que de la photo à Arles, et on la regarde d’autant mieux que l’on sait s’en éloigner un peu, c’est ma conviction.
Mais revenons à la carte postale. Pour beaucoup d’entre nous, elle est certainement l’une des formes de la photographie (et de l’art) que nous avons le plus côtoyée, et ce depuis notre enfance. Donc, forcément, un support d’imagination. De son esthétique neutre (ce qui ne saurait être un objectif aisé à atteindre) à son humour raffiné (et la métaphore facile n’est pas qu’une spécialité franchouillarde), elle a inspiré de nombreux artistes.
Et je me souviens d’une soirée orchestrée par Annakarin Quinto dans le cadre du festival Photo Saint-Germain, où nous avions accueilli sur ce thème, entre autres, Valérie Mrejen (elle est dans l’expo) et Farah Khelil (elle n’est pas dans l’expo et on le regrette tant son projet Mare Medi Terraneum nous touche par son évidence et sa subtilité). Je ne voudrais pas oublier non plus les délicates cartes de Archived World de Carla Cabanas, ni le livre Greetings from Auschwitz, saisissante plongée dans la vision des visiteurs du camp dans les années des débuts de sa muséification (merci pour cette découverte, Annakarin).
Et last but not least, dans le off, nous ne manquerons pas l’exposition de notre photobookista Oleñka Carrasco, mystérieusement intitulée « Le cimetière des vivants », et qui se tiendra jusqu’au 7 juillet au 17 rue Barrème, vernissage le 3 à 18h30. Vous pourrez y retrouver l’équipe de Viens Voir !