La photographie divinatoire : L’Arcane sans nom de Sabrina Biancuzzi

Ensorcelée : notre chroniqueuse Oleñka Carrasco a cédé aux sortilèges de L’Arcane sans Nom, le livre de Sabrina Biancuzzi. Racines généalogiques, tarot divinatoire et exploration photographique.

(Versión española al final del artículo en francés, english version included below) 

C’est ainsi que tu arrives, après un voyage presque mélancolique au milieu de pages soyeuses, à la fin. Juste avant la dernière page de l’histoire, tu lis la dédicace : “À Siobhan”, et tu te demandes pour quelle raison se termine le voyage d’un livre par ce qui est censé être le début ? La curiosité t’attrape, tu relis, fais le chemin retour au travers des pages, comme si tu lisais dans une autre langue ; tu observes à nouveau, te rends compte qu’il y a quelque chose de suspendu dans le temps, entre la première et la dernière image ; tu relis, tu souris, tu fais face à un livre qui se construit à l’envers, un livre dont la véritable histoire commence quand le livre se termine.

Voici mon voyage dans L’Arcane sans nom de Sabrina Biancuzzi.

Sabrina Biancuzzi et son livre lors de notre entretien ©Oleñka Carrasco

Dans un format A5 commode et agréable au toucher, le livre de Biancuzzi ressemble à une réflexion sur plusieurs plans, un voyage quasi métaphysique entre le passé, le présent et l’avenir. Nous commençons notre itinéraire en découvrant une liste de noms, écrits les uns à la suite des autres, peut-être pouvons-nous imaginer le visage de notre Micheline, notre André, notre Yvonne… qui sont-ils ? Nous ne le savons pas, mais ils nous entourent depuis la première page, comme s’ils étaient invoqués.

L’Arcane sans nom ©Sabrina Biancuzzi

La photographie d’un papier peint vieilli, cassé, nous donne la bienvenue et depuis ce bel instant, nous sentons que nous entrons dans une maison qui d’une certaine façon a été volatilisée, déchiquetée en morceaux qui trainent en différents formats et textures sur chaque page. C’est la maison de Biancuzzi elle-même qui prend forme en (se) questionnant sur la profondeur de l’arbre généalogique quand l’autrice a elle-même été la maison de sa fille, Siobhan…

Le photobook, la recherche de Biancuzzi, fait partie d’une trilogie inspirée du livre d’Alejandro Jodorowsky, La famille : un trésor, un piège, dans lequel Jodorowsky pose les bases de la Métagénéalogie : “une véritable méthode pour comprendre les causes familiales de nos enfermements et de nos conditionnements, et soigner nos maux… à la racine.” Mais en plus, Biancuzzi connaît et travaille elle aussi avec le concept de Psychomagie, les lectures de tarologie, du même Jodorowsky ; elle apprend même comment s’articulent les lectures. La trilogie naît d’une lecture de tarot lors de laquelle sont représentées du début à la fin trois cartes : N° VI – L’Amoureux, Nº XXI – Le Monde, Nº XXIII – L’Arcane sans nom. Les deux premières cartes prennent vie dans deux films photographiques dans lesquels Biancuzzi explore poétiquement et photographiquement le sens de chaque carte dans sa propre existence, dans les limites de son intimité. Les deux films sont réalisés en 2017 et deux ans plus tard, le résultat de sa dernière carte sous la forme d’un livre nous parvient. (Regarder les films…)

Le jour de notre rencontre, Sabrina et moi nous perdons et nous retrouvons dans l’univers passionnant des symboles et des sens du tarot, de l’importance et des différents sens que peut acquérir une carte quand elle se trouve dans telle ou telle position. Et celle qui correspond au livre, demandé-je, est celle qui est associée à la Mort, n’est-ce pas ? Ce à quoi Biancuzzi me répond avec une citation de Jodorowsky : “L’erreur la plus répandue concernant cet Arcane est celle de la tradition superficielle qui lui a donné le nom « Mort ». (…) Après le travail de vide et d’approfondissement réalisé par le Pendu, cette carte invite à une purification radicale du passé, à une révolution qui se situe dans les profondeurs, dans l’ombre de ce terrain noir, de cet inconnu de nous même d’où émerge, comme d’une matrice, notre humanité. Sa situation au coeur des tarots nous incite à la voir comme un travail de nettoyage, une révolution nécessaire au renouvellement et à l’ascension (…)”.

Tarot ©Sabrina Biancuzzi

 

Le sens ultime de cette carte s’unit au travail que Biancuzzi réalise avec la Métagénéalogie pour confluer en un livre où l’analyse intime et profonde de ses racines familiales se répand goutte à goutte entre les silences des pages en blanc et les images des ancêtres. Nous assistons à un chapitre intime de la vie d’une photographe, d’une femme qui, enceinte de sa fille, essaie d’assainir ses propres liens familiaux. C’est ainsi que Sabrina récupère les archives photographiques familiales, revisitant lentement et rephotographiant sa mère, sa famille. Dans l’acte même de photographier ces restes de mémoire, elle se sent présente dans ces moments du passé, se balade dans les souvenirs en noir et blanc, établissant un dialogue entre ces photographies vernaculaires et les images d’elle-même, de ses enfants, de sa vie d’aujourd’hui.

“C’est une histoire de filles”, me dit Biancuzzi. “C’est quand j’étais enceinte de ma fille que j’ai senti le besoin d’assainir les liens du côté féminin de ma famille.” Elle se transforme alors, paraphrasant l’un de ses films photographiques : en mère, en fille, en sa mère, en son père, en homme, en femme, en larme, en monde.

L’Arcane sans nom ©Sabrina Biancuzzi

Après une campagne réussie de crowdfounding, Biancuzzi imprime avec la maison d’édition Nonpareilles 400 exemplaires du livres, dont 120 se transforment en tirages de tête, en incluant une photographie originale unique. “Dans ces 120 livres, j’ai senti que je pouvais enfin libérer ces ancêtres qui allaient vivre une nouvelle vie grâce à leurs nouveaux propriétaires.”

Le livre, imprimé en Italie sur papier Munken Polar de 150 g, est constitué de 80 pages non numérotées et pratiquement aucun texte. Il est imprimé en offset et possède une couverture rigide. Pour acquérir le livre, il faut juste contacter Biancuzzi par email : il ne reste que cinq livres des 120 premiers exemplaires qui incluent une photographie originale et sont au prix de 32€, ou il est possible d’acquérir un exemplaire simple pour 25€. Nous pouvons aussi trouver le livre dans les librairies : La comète,  La friche, La page 189, Le monte en l’air, Le comptoir des mots et à L’ascenseur végétal (Bordeaux).

Et comment l’histoire se conclue-t-elle, me demandé-je ; je me rends compte en révisant mes notes que je me trompe dans la perception. Il y a des livres qui ne se concluent pas. Il y a des livres qui s’écrivent en pièces de puzzle, en silences, en un jeu de noms ; des livres qui sont un éternel commencement, du passé à l’avenir, du futur au présent ; une preuve intime et en même temps pudique que le changement est la seule constante, comme le lever du soleil qui suit la nuit… et celui-ci, celui-ci est l’un de ces livres.

L’Arcane sans nom ©Sabrina Biancuzzi

 

L’Arcane sans nom sera présenté par Biancuzzi, lors des prochaines Rencontres d’Arles, le mardi 02 juillet à 17h30 à La Casa de la Tapicera.
17, rue Barrème.

Autoportrait ©Sabrina Biancuzzi

 

 

Sabrina Biancuzzi : Spécialisée en photographie argentique et en procédés anciens, est à la fois photographe et graveur. Elle aime le travail de laboratoire et la matière, loin des retouches numériques, elle laisse entrevoir, à travers ses images, ses voyages personnels entre rêves et réalité, entre aujourd’hui et hier, explorant le temps et les souvenirs. Ses travaux ont été exposés dans plus de 30 expositions en France et en Belgique.
Elle enseigne actuellement la photographie dans la région parisienne.
Son site web / Son e-mail : sbiancuzzi@hotmail.com 

 

 

 

Écrivaine et photographe, Oleñka Carrasco met son accent au service de Viens Voir une fois par mois, pour la découverte de photobooks, livres d’artistes, livres de photo-texte, mais aussi des éditeurs indépendants. Bref, toutes les tendances de l’objet livre. Fanatique de la création d’histoires, elle sera notre guide d’exploration dans le monde des livres.

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VERSIÓN ESPAÑOLA

Llegas entonces, después de un viaje casi melancólico por unas páginas sedosas, al final. En la casi última página de la historia lees la dedicatoria “À Siobhan”, te preguntas, por qué razón terminar el viaje de un libro por lo que se supone que es el principio. La curiosidad te atrapa, vuelves a leer, haces el camino de vuelta entre las páginas de atrás hacia delante, como si leyeras en otra lengua ; observas otra vez, te das cuenta de que hay algo suspendido en el tiempo, entre la primera imagen y la última, vuelves a leer, sonríes, estás frente a un libro que se construye al revés, un libro cuya verdadera historia comienza cuando el libro se termina.

 

He aquí el viaje de L’Arcane sans nom de Sabrina Biancuzzi.

En un cómodo y agradable al tacto formato A5, el libro de Biancuzzi parece un reflexión en distintos planos, un viaje casi metafísico entre el pasado, el presente y el porvenir. Comenzamos nuestro recorrido descubriendo una lista de nombres, escritos uno tras de otros, quizás podamos inventarnos el rostro de nuestra Micheline, nuestro André, nuestra Yvonne… ¿quiénes son? No sabemos, pero desde la primera página nos rondan, como si se los hubiera conjurado.


La fotografía de un papel tapiz envejecido, roto, nos da la bienvenida y desde ese preciso momento sentimos que entramos en una casa que de alguna forma ha sido volatilizada, está hecha pedazos que se van dejando en distintos formatos y texturas en cada página. Es la casa de la misma Biancuzzi que toma forma cuestionando(se) sobre lo profundo del árbol genealógico cuando ella en sí misma era la casa de su hija, Siobhan…

L’Arcane sans nom ©Sabrina Biancuzzi

El fotolibro, la búsqueda de Biancuzzi, forma parte de una trilogía inspirada en el libro de Alejandro Jodorowsky, La famille : un trésor, un piège en el que Jodorowsky asienta las bases de la Metagenealogía. Pero además Biancuzzi conoce y trabaja también con el concepto de Psicomagia, las lecturas de tarología, del mismo Jodorowsky, ella aprende incluso cómo se articulan las lecturas. La trilogía nace de una propia lectura de tarot en la que se encuentran representadas de principio a fin tres cartas : Nº VI – L’amoureux, Nº XXI – Le monde, Nº XXIII – L’arcane sans nom. Las dos primeras cartas cobraron vida en dos films fotográficos en los que Biancuzzi explora poéticamente y a través de su fotografía el significado de cada carta en su propia existencia, en los límites de su intimidad. Ambos films se realizan en 2017 y dos años más tarde llega a nosotros el resultado de su última carta en formato de libro.

El día de nuestro encuentro Sabrina y yo nos perdemos y nos encontramos en el apasionante universo de los símbolos y los significados del tarot, de la importancia y los diferentes sentidos que una carta puede adquirir cuando se encuentra en una u otra posición. Y la que corresponde al libro, le pregunto, es aquella que está asociada con la Muerte, ¿no? a lo que Biancuzzi me responde con una cita del propio Jodorowsky “El error más difundido en relación con este Arcano es el de la tradición superficial que le dio el nombre de « Muerte ». (…) Después del trabajo de vacío y profundización realizado por el Colgado, esta carta nos invita a una purificación radical del pasado, a una revolución que se sitúa en las profundidades, a la sombra de esta tierra oscura, de esta desconocida para nosotros, incluso de la que emerge, como de una matriz, nuestra humanidad.  Su ubicación en el corazón de las cartas del tarot nos anima a verlo como un trabajo de limpieza, una revolución necesaria para la renovación y la ascensión. (…)”.

El significado último de esa carta se une al trabajo que Biancuzzi realiza con la Metagenealogía confluyendo en un libro en que el análisis íntimo y profundo de sus raíces familiares se desparrama a gotas entre los silencios de las páginas en blanco, y las imágenes de los antepasados. Asistimos a un capítulo íntimo de la vida de una fotógrafa, de una mujer que, embarazada de su hija, intenta sanar sus propios vínculos familiares. Para ello, Sabrina recupera los archivos fotográficos familiares, revisitando lentamente y refotografiando a su madre, a su familia. En el acto mismo de fotografiar esos restos de memorias, ella se siente presente en esos momentos del pasado, se pasea en los recuerdos en blanco y negro, estableciendo un diálogo entre esas fotografías vernaculares y las imágenes de sí misma, de sus hijos, de su vida de hoy.

 

“Es una historia de chicas” me dice Biancuzzi, “Fue estando embarazada de mi hija que sentí la necesidad de sanar los vínculos del lado femenino de mi familia”. Ella se vuelve, entonces, parafraseando una de sus películas fotográficas, madre, hija, su madre, su padre, hombre, mujer, lágrima, mundo.

Luego de una exitosa campaña de crowdfounding Biancuzzi imprime junto a la editorial Nonpareilles 400 ejemplares del libro, de los que 120 se transforman en tirage de tête, incluyendo una fotografía vernacular única. “En esos 120 libros sentí que podía liberar al fin a esos ancestros que iban a vivir una vida nueva gracias a sus nuevos dueños”.

El libro se imprime en Italia, en papel Munken Polar de 150grs, tiene 80 páginas que no se encuentran numeradas, y prácticamente ningún texto. Está impreso en Offset y posee una cobertura rígida. Para adquirir el libro sólo es necesario contactar a Biancuzzi por e-mail, quedan sólo 20 ejemplares de los primeros 120 que incluyen una fotografía vernaculaire a 32€ o bien se puede adquirir un ejemplar firmado por 25€.

L’Arcane sans nom ©Sabrina Biancuzzi

Y cómo concluye la historia, pienso, mientras reviso mis notas, me doy cuenta de que me equivoco en la percepción. Hay libros que no concluyen. Hay libros que se escriben en pedazos de rompecabezas, en silencios, en un juego de nombres ; libros que son un eterno comienzo, del pasado al porvenir, del futuro al presente, una muestra íntima y al mismo tiempo pudorosa de que el cambio es lo único permanente, como el amanecer constante que sigue a la noche… y éste, éste es uno de esos libros.

L’Arcane sans nom será presentado por Biancuzzi, en los próximos Rencontres d’Arles, el martes 02 de julio a las 17h30 en La Casa de la Tapicera.
17, rue Barrème. 

 

Autoportrait ©Sabrina Biancuzzi

 

 

Sabrina Biancuzzi: Especialista en fotografía analógica y grabado. Le gusta el trabajo en el laboratorio y la materia, lejos de los retoques digitales, ella deja entrever, a través de sus imágenes, sus viajes personales entre sueños y realidad, entre el hoy y el ayer, explorando el Tiempo y los recuerdos. Sus trabajos han sido expuestos en más de 30 exposiciones en Francia y Bélgica.Actualmente enseña fotografía en la región parisina.

 

 

 

 

 

Escritora y fotógrafa, Oleñka Carrasco pondrá su acento al servicio de Viens Voir una vez al mes para descubrir fotolibros, libros de artistas, libros de foto-texto, así como editores independientes y festivales. Su principal interés: las tendencias del libro como objeto. Fanática de contar historias, ella se volverá nuestra guía de exploración en el descubrimiento del mundo de los libros.

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ENGLISH VERSION
Divinatory photography: L’Arcane sans nom by Sabrina Biancuzzi

Bewitched: our columnist Oleñka Carrasco has given in to the spells of L’Arcane sans Nom, Sabrina Biancuzzi’s book. Genealogical roots, divinatory tarot and photographic exploration.

 

 

You arrive then, after an almost melancholy journey through some silky pages, at the end. In the almost last page of the story you read the dedication « À Siobhan », you ask yourself, why finish the journey of a book for what is supposed to be the beginning. Curiosity catches you, you read again, you make the return path between the pages from back to front, as if you were reading in another language; you observe again, you realize that there is something suspended in time, between the first image and the last one, you read again, you smile, you are in front of a book that is built upside down, a book whose true story begins when the book is finished.

Here is the journey of L’Arcane sans nom by Sabrina Biancuzzi.

In a comfortable and pleasant to the touch A5 format, Biancuzzi’s book seems to be a reflection on different planes, an almost metaphysical journey between the past, the present and the future. We begin our journey by discovering a list of names, written one after the other, perhaps we can invent the face of our Micheline, our André, our Yvonne… who are they? We don’t know, but from the first page they are around us, as if they had been conjured up.

The photograph of an aged, broken wallpaper welcomes us and from that precise moment we feel that we are entering a house that has been somehow volatilized, is made into pieces that are left in different formats and textures on each page. It is the house of the same Biancuzzi who takes shape questioning herself about the depths of the family tree when she herself was the home of her daughter, Siobhan…

The photobook, Biancuzzi’s quest, is part of a trilogy inspired by Alejandro Jodorowsky’s book, La famille : un trésor, un piège on which Jodorowsky lays the foundations of Metagenealogía: « a true method to understand the family causes of our illnesses and conditions, and to heal our aches… at the root. » But Biancuzzi also knows and works with the concept of Psicomagia, the readings of the tarology, by Jodorowsky himself, she even learns how the readings are articulated. The trilogy is born from her own reading of tarot in which three cards are represented from beginning to end: Nº VI – L’amoureux, Nº XXI – Le monde, Nº XXIII – L’arcane sans nom. The first two letters came to life in two photographic films in which Biancuzzi explores poetically and through his photography the meaning of each letter in its own existence, within the limits of its intimacy. Both films are made in 2017 and two years later we receive the result of his last letter in book format.

On the day of our meeting, Sabrina and I get lost and find ourselves in the fascinating universe of tarot symbols and meanings, of the importance and the different senses that a card can acquire when it is in one position or another. And the one that corresponds to the book, I ask you, is the one that is associated with Death, isn’t it? to which Biancuzzi answers me with a quote from Jodorowsky himself: « L’erreur la plus répandue concernant cet Arcane est celle de la tradition superficielle qui lui a donné le nom  » Mort  » (L’erreur la plus répandue concernant cet Arcane est celle de la tradition superficielle qui lui a donné le nom  » Mort « ). (…) After the work of video and deepening carried out by the Pendu, this card invites to a radical purification of the past, to a revolution that is situated in the depths, in the shadow of this terrain, of this inconnu of our own emergence, as of a matrix, our humanity. Their situation at the heart of the world of work encourages us to see it as a work of nettoyage, a necessary revolution to renewal and ascension (…) ».

The ultimate meaning of this letter joins Biancuzzi’s work with Metagenealogia, converging in a book in which the intimate and profound analysis of his family roots is scattered in drops between the silences of the blank pages and the images of his ancestors. We are witnessing an intimate chapter in the life of a photographer, of a woman who, pregnant with her daughter, tries to heal her own family ties. To do this, Sabrina recovers the family photographic archives, slowly revisiting and re-photographing her mother, her family. In the very act of photographing those remains of memories, she feels present in those moments of the past, she walks through the memories in black and white, establishing a dialogue between those vernacular photographs and the images of herself, of her children, of her life today.

« It’s a girl’s story, » Biancuzzi tells me. « It was when I was pregnant with my daughter that I felt the need to heal the bonds on the feminine side of my family. She becomes, then, paraphrasing one of her photographic films, mother, daughter, mother, father, man, woman, tear, world.

After a successful crowfounding campaign, Biancuzzi prints 400 copies of the book together with Nonpareilles, of which 120 are transformed into tirage de tête, including a unique vernacular photograph. « In those 120 books I felt that I could finally liberate those ancestors who were going to live a new life thanks to their new owners.
The book is printed in Italy, on 150grs Munken Polar paper, has 80 pages that are not numbered, and practically no text. It is printed in Offset and has a rigid cover. To buy the book you only need to contact Biancuzzi by e-mail, there are only 20 copies of the first 120 that include a vernacular photograph at 32€ or you can buy a signed copy for 25€.

L’Arcane sans nom ©Sabrina Biancuzzi

And how the story ends, I think, as I review my notes, I realise that I am mistaken in my perception. There are books that don’t end. There are books that are written in pieces of puzzles, in silences, in a game of names; books that are an eternal beginning, from the past to the future, from the future to the present, an intimate and at the same time modest sign that change is the only permanent thing, like the constant dawn that follows the night… and this, this, is one of those books.




L'Arcane sans nom will be presented by Biancuzzi, at the next Rencontres d'Arles, on Tuesday, July 2nd at 5.30 pm at La Casa de la Tapicera.
17, rue Barrème.

 

Autoportrait ©Sabrina Biancuzzi

 

 

Sabrina Biancuzzi : Specialized in argentine and old process photography, she is photographed and grave. She loves laboratory work and the subject, loin des retouches numériques, she lets us see, through her images, her personal journeys between dreams and reality, between today and yesterday, exploring time and memories.
His works have been exhibited in more than 30 exhibitions in France and Belgium.
He currently teaches photography in the Paris region.

 

 

Writer and photographer, Oleñka Carrasco will put her emphasis on the service of Viens Voir once a month, for the discovery of photobooks, artists’ books, photo-text books, but also independent publishers. In short, all trends of the book object. Fanatic about creating stories, she will be our guide to exploring the world of books.

Reply to: hola@olenkacarrasco.com/ Oleñka is on Instagram