Sur Viensvoir, on s’intéresse beaucoup au photobook. Et c’est la spécialité d’Olenka Carrasco qui s’interroge ici sur le photobook comme substitut à l’exposition.
(Versión española al final del artículo en francés, english version included below)
Le livre est mort, plus aucun livre ne sera publié !
Dans le cas de la littérature, j’ai l’impression que, depuis que j’ai commencé à écrire mes premières lignes, écrivains, éditeurs et lecteurs répètent toujours la même rengaine.
Et voilà longtemps que nous traversons une crise du livre, bien avant que la lecture sur un kindle ne soit à la mode.
Pourtant, la rengaine n’est pas tout à fait fausse : le livre n’est pas mort, mais il a dû être réinventé. Bien qu’il soit vrai que les livres de littérature continuent à être publiés de manière classique, les tendances des ventes indiquent chaque année que les lecteurs veulent investir au-delà du format traditionnel. Certains éditeurs doués ont parfaitement compris cette situation et transforment leurs livres en objets.
Dans le cas des livres de photographie, cette réinvention a été fascinante.
De l’explosion de la photographie numérique à la saturation des images générées et consommées dans le monde grâce aux réseaux sociaux, nous sommes entrés, depuis quelques années, dans un retour de la photographie argentique. Exploitant intelligemment ce renouveau des techniques photographiques anciennes et un besoin de repenser les limites de l’impression en série, le livre photo a réussi à se frayer un chemin dans l’une des tendances actuelles des acheteurs de livres: nous voulons acheter des livres uniques ! Une édition surprenante, signée, numérotée, avec un petit plus, voire un tirage original,… et en bonus rencontrer l’éditeur ou le photographe en question qui nous fera une démonstration en direct, ou mieux encore, si le livre se comporte comme un croisement entre la photographie, la littérature, l’art, la musique.
Tout cela ne se traduit pas nécessairement par une augmentation massive des ventes de livres. Cependant, ce qui a augmenté, c’est l’accès du public à un type de livre qui sort de la chaîne d’édition et de distribution classique. Tandis que dans la littérature, l’autoédition est plutôt mal jugée, en photographie, l’autoédition de livres est devenue une plateforme, une opportunité pour les photographes qui commencent à peine leur carrière et pour le public qui peut acquérir un livre pratiquement fait main.
De cette façon, les festivals de livres photos se multiplient constamment, des initiatives les plus grandes aux plus modestes, en passant par l’augmentation des concours de maquettes qui, dans de nombreux cas, récompensent l’originalité non pas du contenu de l’œuvre, mais de l’édition. Et c’est là, dans tous ces festivals plus ou moins improvisés, où l’essentiel des ventes de livres photos est généré. Pourquoi ? parce qu’en fin de compte, c’est là que le livre se transforme en œuvre d’exposition, parce que, tout comme l’éditeur et le photographe ont changé d’angle et de stratégie, le lecteur et le consommateur de livres photos sont aussi devenus plus exigeants, et viennent se promener autour des tables et de ces objets comme s’ils se rendaient à une exposition. Ce n’est que dans ces endroits, peut-être, que vous pouvez ramener chez vous une de ces œuvres à un prix accessible pour votre bourse, quelque chose qui est inconcevable dans une exposition.
Voici la pointe de ma réflexion.
Soyons clairs, les excentricités des éditions de livres photos ne sont pas nouvelles. C’est un terrain que les Japonais dominent depuis des années. Par exemple, le premier livre photo de Nobuyoshi Araki, Xerox Photo Album, une compilation de soixante-dix cahiers, fait à la main à l’aide de ses photocopieurs de bureau (photos du carnet #1 ici ). Mais d’innombrables livres japonais, dont les numéros de Provoke Magazine ici (en 2016 Le Bal à consacré un exposition à la photographie japonaise ici et spécifiquement à ce magazine), ont été publiés dans des cahiers, carnets, facsimilés, fanzines…
Rien de nouveau non plus si on parle de l’Amérique latine, continent où le livre photo est fait à la main depuis 1920. L’édition rudimentaire est presque imposé par l’énorme manque de ressources qui inonde les pays d’Amérique latine en matière culturelle; un manque inversement proportionnel à la créativité pour faire d’authentiques bijoux éditoriaux, presque toujours centrés sur la dénonciation sociale. Une vue d’ensemble complète de ces pièces a été compilée par RM en 2010 ici .
Alors, allons au-delà du sujet de l’originalité editoriale et revenons à l’épicentre : à quel moment le livre photo cesse d’être le catalogue d’une exposition pour devenir une exposition en soi. Les livres photos ne sont plus visibles uniquement dans les magasins ou les festivals, les livres photos sont exposés.
L’année dernière, le Centre pour la Culture Contemporaine de Barcelone (site) a présenté cette question, inaugurant Fenómeno Fotolibro ici, une exposition dans laquelle plus de 500 exemplaires de livres photographiques du monde entier ont été présentés. L’exposition était organisée en huit thèmes et commissarisée par de grandes personnalités de l’univers photolibro: Gerry Badger, Horacio Fernández, Ryuichi Kaneko, Erik Kessels, Irene de Mendoza, Moritz Neumüller, Martin Parr, Markus Schaden, Frederic Lezmi. Il n’est pas surprenant que l’exposition ait lieu en Espagne, un pays où le livre photo se régénère et se recompose constamment, avec de magnifiques représentants dans le collectif Blank Paper ici , Julián Barón ici , ou les maisons d’édition Fuego Books (site) , Ediciones Anómalas (site) , Chaco Books (site) , entre autres.
À ne pas rater le catalogue de l’exposition qui fait honneur au sujet évoqué (à voir ici).
Mais à présent il faut se demander ce que les visiteurs attendent d’une telle exposition. Comment voyons-nous les livres exposés ? Avons-nous encore le sentiment de pouvoir nous approprier un objet qu’on est habitué à manipuler, toucher, emporter n’importe où, quand il est exposé sur un mur ?
En tant que consommatrice de livres photos, ces questions ont commencé à hanter mon esprit en découvrant l’un des livres photos les plus beaux et les plus rares que j’aie jamais vu. Je vous parle de Metus (à voir ici) du photographe catalan Lluc Queralt (site).
J’ai découvert ce travail à la fin de l’année dernière, dans FotoFever, après avoir fait un pèlerinage dans toutes sortes de festivals d’édition de livres photos. J’ai été captivée par le contenu, basé sur un poème ; la photographie de Lluc devient un symbole, une empreinte, un mot inexprimé; mais j’ai été définitivement conquise par le continent. L’édition de Metus ne fait rien de plus que valoriser ce que l’artiste veut dire. Une boîte grise sobre, en carton rigide, avec 25 photographies d’encres pigmentées, imprimées sur papier coton et emballées dans du papier de soie.
Il n’ y a que 30 exemplaires du livre et ils coûtent 800€ chacun. Il pourrait être catalogué comme un livre d’artiste, mais il ne l’est pas, ce n’est pas un spécimen unique car il est reproductible même si chaque spécimen a le sceau du presque fait main. Pour la première fois, depuis longtemps, j’ai senti qu’un lecteur devant ce livre était devant un livre créé pour être exposé avec ce petit plus fourni par les livres, l’appartenance, la manipulation. En discutant avec l’éditeur Jordi Vilella Fontelles, je me suis rendu compte que c’est le genre de livre qu’ils aiment éditer. Bien qu’un seul exemplaire soit vendu, (voir ici) préfère imprimer à la demande plutôt que d’abandonner ce type de perles. Et “aux festivals, nous emportons ces livres avec nous pour qu’ils fassent partie de notre exposition.”
Puis, en tant que lecteur, acheteur ou visiteur de l’exposition, nous jouons le jeu, parcourons le livre et si nous avons la capacité économique de l’acheter, nous sentons que nous avons un objet unique.
Mais quelque chose me manque encore, qu’est-ce que le dispositif de livre photo offre à un photographe et qui ne peut pas être atteint dans une exposition ? Quelle est la relation qui s’établit entre le livre et le processus créatif ? Qu’y a-t-il de plus entre le photographe et son public dans un livre photo ?
Et, au niveau éditorial, on pourrait se demander ce qui valorise les livres par rapport aux expositions ou comment soutenir les modèles originaux dans les petites maisons d’édition ? Comment peut-on gérer le fait d’être éditeur-créateur de notre propre travail ?
Pour répondre à ces questions, je suis allée à la rencontre de deux femmes: une figure prometteuse dans le domaine de la photographie et du livre photo contemporain en France, Léa Habourdin (site) , qui travaille depuis 2010 dans la création de livres photos; et Claire Jolin (site) , rédactrice en chef de la maison d’édition récemment née Orange Claire (site) , dont le travail éditorial consiste à « promouvoir les artistes que j’aime en produisant pour eux leur première édition et faire en sorte que cela ne leur coûte rien », étant elle-même photographe et artiste.
Mais ça, ce sera dans la deuxième partie. A vendredi prochain !
Écrivaine et photographe, Oleñka Carrasco mettra son accent au service de Viens Voir une fois par mois, pour la découverte de photobooks, livres d’artistes, livres de photo-texte, mais aussi des éditeurs indépendants. Bref, toutes les tendances de l’objet livre. Fanatique de la création d’histoires, elle sera notre guide d’exploration dans le monde des livres.
ESPAÑOL
¿El fotolibro remplazará muy pronto a las exposiciones?
En Viensvoir estamos muy interesados en los fotolibros. Y, esa es la especialidad de Oleñka Carrasco que este artículo se cuestiona sobre el fotolibro como un sustituto de la exposición.
¡El libro ha muerto, ya no se publicarán más libros !
En el caso de la literatura, tengo la impresión que, desde que comencé a escribir mis primeras líneas, escritores, editores y lectores se están repitiendo la misma frase.
Hemos estado atravesando una crisis del libro desde mucho antes de que leer en un kindle se volviera un boom.
Y puede que la frase no sea del todo incorrecta.
El libro no ha muerto, ha tenido que reinventarse; si bien es cierto que todavía los libros de literatura continúan siendo editados de una forma clásica, cada año las tendencias de venta marcan que los lectores quieren invertir en algo más que en el formato tradicional; existen editores hábiles que entienden esta coyuntura y hacen de sus libros: objetos.
En el caso de los libros de fotografía esta reinvención ha sido fascinante.
De la explosión de la fotografía digital a la saturación de imágenes generadas y consumidas en el mundo gracias a las redes sociales, desde hace un par de años, hemos entrado en una vuelta al cosmos artesanal de la fotografía. Un repunte en los estudios de las técnicas fotográficas antiguas y una necesidad de replantearse los límites de la impresión de los tirajes, el libro de fotografía ha sabido apertrecharse en una de las tendencias actuales de los compradores de libros: ¡Queremos comprar más libros únicos ! Firmados, numerados, que incluyan algo más, que tengan una historieta detrás, que la edición nos sorprenda, pero además, se cuenta como un plus si podemos conocer al editor, al fotógrafo en cuestión, si nos hace una demostración en vivo y directo, o incluso más allá, si el libro se comporta como un entrecruzamiento entre la fotografía, la literatura, el arte, la música.
Y, en efecto, esto no necesariamente se traduce en un aumento masivo en la venta de libros, cualquier editorial nos hablaría de la eterna crisis. Sin embargo, lo que sí ha aumentado es el acceso del público a un tipo de libro que sale de los cánones regulares de publicación. Mientras en la literatura la autoedición está bastante mal vista, en fotografía, la autoedición de photobooks se ha vuelto una plataforma, una oportunidad para los fotógrafos que están iniciando su carrera y para el público de adquirir un libro artesanal.
Es así como, las ferias de libros de fotos no cesan de proliferar, desde los grandes salones, hasta las iniciativas más modestas, pasando por el aumento de los concursos de maquetas que premian en muchos casos la originalidad no del contenido de la obra, sino de la edición. Y es allí, en todos esos festivales más o menos improvisados, donde se genera el grueso de las ventas de photobooks, ¿por qué? porque, a final de cuentas, es allí donde el libro se transforma en una obra de exposición; porque así como el editor y el fotógrafo han cambiado de ángulo y estrategia, el lector y consumidor de libros de fotos se ha vuelto también más exigente, y viene a pasearse entre las mesas de esos objetos como quien va a una exposición, sólo que, en este caso, quizás pueda llevarse a casa una de esas obras a un precio accesible a su bolsillo, cosa impensable en una exposición.
En este punto se centra el meollo de mi reflexión.
Seamos claros, las excentricidades en las ediciones de libros de fotos no son nuevas. Este es un terreno que los japoneses han dominado por años. Para muestra, el primer photobook de Nobuyoshi Araki, Xerox Photo Album (1970), una compilación de setenta cuadernos, realizados artesanalmente utilizando las fotocopiadoras de su oficina (Imágenes del cuaderno #1 (aquí ). Pero un sinfín de libros japoneses, entre los que se incluyen los números de la Revista Provoke aquí , han sido editados en cuadernos, libretas, facsímiles, fanzines…
Nada nuevo tampoco si hablamos de Latinoamérica, continente en el que el fotolibro está siendo artesanalmente creado desde 1920. La edición rudimentaria es una imposición de la ingente falta de recursos que en materia cultural inunda los países latinoamericanos. Una carencia que es inversamente proporcional a la creatividad para crear auténticas joyas editoriales, casi siempre enfocadas en la denuncia social. Un amplio recorrido sobre estas piezas fue compilado por RM en el año 2010. Aquí.
Entonces, sobrepasamos el tema de la originalidad editorial y volvemos al epicentro, en qué momento el libro de fotos deja de ser el catálogo de una exposición para volverse una exposición en sí mismo. Los photobooks ya no son visibles sólo en tiendas o festivales, los photobooks se exponen. El año pasado el Centro de Cultura Contemporánea de Barcelona puso sobre el tapete esta cuestión, inaugurando Fenómeno Fotolibro aquí, una exposición en la que se presentaban más de 500 ejemplares de fotolibros de todos los países del mundo. La exposición estaba organizada en ocho temáticas y fue comisariada por grandes personalidades del universo del fotolibro: Gerry Badger, Horacio Fernández, Ryuichi Kaneko, Erik Kessels, Irene de Mendoza, Moritz Neumüller, Martin Parr, Markus Schaden, Frederic Lezmi. Tampoco es de extrañar que la exposición se realice en España, un país en el que el el fotolibro se regenera y recompone constantemente, con magníficos representantes en el colectivo Blank Paper, Julián Barón, Juanan Requena, Álvaro Laiz o las editoriales Fuego Books (sitio) , Ediciones Anómalas (sitio) , Chaco Books (sitio) , entre otros.
Ahora me pregunto, ¿qué se espera el visitante de esa exposición? ¿cómo consideramos a esos libros que están expuestos? ¿siguen generando una sensación de pertenencia, de objeto que puedo manipular, tocar, llevar a donde quiera, cuando se encuentran en un muro?
Como consumidora de libros de fotografía, estas preguntas comenzaron a rondarme la mente al descubrir uno de los photobooks más hermosos y raros que he hojeado. Se trata de Metus (aquí) del fotógrafo catalán Lluc Queralt. (sitio)
Descubrí esta obra a finales del año pasado, en FotoFever, luego de peregrinar en todo tipo de salones de edición de photobooks. Me cautivó el contenido, basado en un poema, la fotografía de Lluc se vuelve símbolo, huella, palabra no dicha; pero, definitivamente, me conquistó el continente. El formato de Metus no hace más que poner en valor lo que el artista quiere decir. Una caja gris sobria, de cartón rígido, con 25 fotografías de tintas pigmentadas, tiradas en papel de algodón y envueltas en papel de seda.
Sólo hay 30 ejemplares del libro y cuestan 800€ cada uno. Podría catalogarse como un libro de artista, pero no lo es, no se trata de un ejemplar único, es reproductible aunque cada ejemplar tenga el sello de hecho prácticamente a mano, es fotografía, es reproductible. Por primera vez, en mucho tiempo, sentí que un lector frente a este libro, ya sea por su precio, ya sea por la posibilidad de exponerlo en casa, se encuentra frente a un libro que se creó para exponerse con ese plus que nos proporcionan los libros, la pertenencia, la manipulación. Al conversar con el editor, Jordi Vilella Fontelles, me doy cuenta de que éste es el tipo de libros que ellos disfrutan editando. Aunque se venda solo un ejemplar, en Appart Ediciones https://apartedicions.com/es/ prefieren imprimir a demanda que renunciar a este tipo de perlas. “Y a los festivales nos llevamos esos libros para que formen parte de nuestra exposición”.
Entonces, como lector, comprador, o visitante de la exposición, jugamos el juego, hojeamos el libro y si tenemos la capacidad económica lo compramos, sintiendo que tenemos un objeto único.
Pero aún se me escapa algo, ¿qué es eso que le ofrece el dispositivo photobook a un fotógrafo y que no es capaz de encontrarlo en una exposición? ¿qué relación se establece entre el libro y el proceso creativo? ¿qué límites se cruzan entre el fotógrafo y su público en un photobook?
Y, a nivel editorial, podríamos preguntarnos qué es aquello que potencia los libros frente a las exposiciones, ¿de qué manera pueden sustentarse las maquetas originales en las pequeñas editoriales? ¿cómo se gestiona el hecho de ser editor-creador de tu propia obra?
Para responder a estas pregunta fui al encuentro de dos mujeres: una figura prometedora en el ámbito de la fotografía y el photobook contemporáneo en Francia, Léa Habourdin (sitio) , quien desde el año 2010 trabaja en la confección de photobooks; y Claire Jolin,(sitio) editora de la recién nacida editorial Orange Claire, (sitio) cuyo trabajo de edición gira en torno a “promocionar a los artistas que me gustan produciendo su primera edición y asegurarme de que no les cueste nada”, siendo ella misma fotógrafa y artista.
No os vayáis muy lejos, la próxima semana conoceremos a estas dos artistas y seguiremos buscando respuestas a nuestras preguntas sobre el fotolibro!
Escritora y fotógrafa, Oleñka Carrasco pondrá su acento al servicio de Viens Voir una vez al mes para descubrir fotolibros, libros de artistas, libros de foto-texto, así como editores independientes y festivales. Su principal interés: las tendencias del libro como objeto. Fanática de contar historias, ella se volverá nuestra guía de exploración en el descubrimiento del mundo de los libros.
ENGLISH
The book is dead, no more books will be published!
In the case of literature, I have the impression that since I started writing my first lines, writers, editors and readers are repeating the same sentence.
We have been going through a book crisis for a long time before reading in a kindle became a boom.
And the phrase may not be entirely incorrect.
The book has not died, it has had to be reinvented; although it is true that books of literature continue to be published in a classical way, every year sales trends indicate that readers want to invest in more than just the traditional format; there are skilled editors who understand this situation and make their books into objects.
In the case of photography books, this reinvention has been fascinating.
From the explosion of digital photography to the saturation of images generated and consumed in the world thanks to social networks, for a couple of years, we have entered in a coming back to the analogue photography. A rebound in the study of ancient photographic techniques and a need to rethink the limits of print run printing, the photo book has managed to find its way into one of the current trends of book buyers: We want to buy more unique books! Signed, numbered, including something else, with a comic strip behind them, the edition that surprises us, but also counts as a bonus if we can know the publisher, the photographer in question, if he shows us a live and direct demonstration, or even more, if the book behaves like a cross between photography, literature, art, music.
And, in fact, this does not necessarily translate into a massive increase in book sales, any publisher would tell us about the eternal crisis. However, what has increased is public access to a type of book that comes out of the regular publication fees. While in the literature the selfpublishing is pretty much frowned upon, in photography, the selfpublishing of photobooks has become a platform, an opportunity for photographers who are just beginning their career and for the public to acquire an artist book.
In this way, photo book fairs are constantly proliferating, from the big fairs to the most modest initiatives, as well as the increase in scale model competitions that in many cases reward the originality not of the content of the work, but of the edition. And it is there, in all those more or less improvised festivals, where the bulk of photobook sales are generated, why? because, in the end, it is there that the book becomes an exhibition work; because, just as the publisher and photographer have changed their angle and strategy, the reader and consumer of photo books has also become more demanding, and comes to stroll around the tables of these objects as one who goes to an exhibition, only in this case, perhaps one of these works can take home at a price accessible to his pocket, something unthinkable in an exhibition.
This is the focus of my reflection.
Let’s be clear, the eccentricities in photo book editions are not new. This is a terrain that the Japanese have dominated for years. For example, Nobuyoshi Araki’s first photobook, Xerox Photo Album (1970), a compilation of seventy notebooks, handmade using his office photocopiers. But countless Japanese books, including the issues of Provoke Magazine https://en.wikipedia.org/wiki/Provoke_ (magazine), have been published in notebooks, notebooks, facsimiles, fanzines…
Nothing new either if we talk about Latin America, a continent in which the photobook is being handmade since 1920. The rudimentary edition is an imposition of the enormous lack of resources that floods Latin American countries in cultural matters. A lack that is inversely proportional to creativity to create authentic editorial jewels, almost always focused on social denunciation. An extensive overview of these pieces was compiled by RM in 2010.
Then, we go beyond the subject of editorial originality and return to the epicenter, at what point the photo book ceases to be the catalogue of an exhibition to become an exhibition in itself. Photobooks are no longer visible only in shops or festivals, photobooks are displayed. Last year, the Centre for Contemporary Culture of Barcelona presented this question, inaugurating Fenómeno Fotolibro here, an exhibition in which more than 500 copies of photobooks from all over the world were presented. The exhibition was organized in eight themes and was curated by great personalities of the photobook universe: Gerry Badger, Horacio Fernández, Ryuichi Kaneko, Erik Kessels, Irene de Mendoza, Moritz Neumüller, Martin Parr, Markus Schaden, Frederic Lezmi. It is not surprising that the exhibition takes place in Spain, a country in which the photobook constantly regenerates and recomposes itself, with magnificent representatives in the collective Blank Paper, Julián Barón, Juanan Requena, Álvaro Laiz or the publishing houses Fuego Books, Ediciones Anómalas, Chaco Books, among others.
Now I ask myself, what do visitors expect from this exhibition? how do we view those books that are on display? Do they still generate a sense of belonging, of an object that I can manipulate, touch, take anywhere, when they are on a wall?
As a consumer of photo books, these questions began to haunt my mind as I discovered one of the most beautiful and rare photobooks I have ever browsed. This is Metus by Catalan photographer Lluc Queralt.
I discovered this work at the end of last year, in FotoFever, after going on pilgrimage in all kinds of photobook publishing halls. I was captivated by the content, based on a poem, Lluc’s photography becomes a symbol, print, unspoken word; but I was definitely conquered by the continent. The Metus format does nothing more than value what the artist means. A sober grey box, made of rigid cardboard, with 25 photographs of pigmented inks, printed on cotton paper and wrapped in silk paper.
There are only 30 copies of the book and they cost 800€ each. It could be catalogued as an artist’s book, but it is not, it is not a unique specimen, it is reproducible even if each specimen has the stamp of fact practically at hand, it is photography, it is reproducible. For the first time, in a long time, I felt that a reader in front of this book, either for its price or for the possibility of exposing it at home, is in front of a book that was created to be exhibited with this plus provided by books, belonging, manipulation. As I converse with the publisher, Jordi Vilella Fontelles, I realize that this is the kind of book they enjoy editing. Although only one copy is sold, at Appart Ediciones they prefer to print on demand rather than give up this type of pearls. And to the festivals we take these books with us so that they form part of our exhibition.
Then, as a reader, buyer, or visitor of the exhibition, we play the game, browse the book and if we have the economic capacity we buy it, feeling that we have a unique object.
But I still miss something, what does the photobook device offer to a photographer and what is not able to find in an exhibition? What relationship is established between the book and the creative process? What limits are crossed between the photographer and his audience in a photobook?
And, at the editorial level, we could ask ourselves what is it that enhances books over exhibitions, in what way can the original models be sustained in small publishing houses? How do you manage the fact of being editor-creator of your own work?
To answer these questions I went to meet two women: a promising figure in the field of photography and contemporary photobook in France, Léa Habourdin, who since 2010 has been working in the making of photobooks; and Claire Jolin, editor of the recently born Orange Claire publishing house, whose editing work revolves around « promoting the artists I like producing their first edition and making sure they don’t cost them anything », being herself a photographer and artist.
Don’t go too far, next week we’ll meet these two artists and keep looking for answers to our questions about the photobook!
Writer and photographer, Oleñka Carrasco will put her emphasis on the service of Viens Voir once a month, for the discovery of photobooks, artists’ books, photo-text books, but also independent publishers. In short, all trends of the book object. Fanatic about creating stories, she will be our guide to exploring the world of books.